Dans les forêts domaniales dunaires d'Aquitaine, l’Office National des Forêts (ONF), gestionnaire de ces milieux, s’efforce de pratiquer une régénération naturelle du pin maritime, adaptée aux milieux particulièrement pauvres de la dune et à la conservation des ressources génétiques de l’espèce.
Les échecs de régénération sont cependant nombreux sur certaines parcelles, provoquant d’importantes pertes ainsi qu’un « gel » des parcelles concernées pendant plusieurs années. Ces échecs semblaient pouvoir être mis en corrélation avec des cortèges de plantes pionnières s’installant dès la réalisation de la coupe rase, cortèges qui pourraient ainsi posséder un caractère indicateur pour les forestiers.
Cette problématique a conduit l’ONF à mettre en place en 2015 un programme d'étude spécifique intitulé PIODUNE, acronyme signifiant « Etude des communautés végétales pionnières des forêts littorales dunaires d’Aquitaine ».
Dans le cadre de ce programme, une collaboration entre l’ONF et le CBN Sud-Atlantique a été engagée en 2015 afin notamment d’approfondir la connaissance des communautés végétales pionnières des forêts littorales dunaires et de caractériser les cortèges d’espèces indicatrices d’un risque de non-régénération. Ce travail a conduit à la réalisation d’un rapport d’étude qui est désormais disponible.
Initialement basée sur un stage de 6 mois, cette étude n’est évidemment pas exhaustive compte tenu de l’importance de la zone d’étude, du temps imparti et de la relative méconnaissance sur les végétations herbacées des dunes boisées. Toutefois, elle constitue une première approche sur la connaissance de ces végétations de coupes forestières, la compréhension des dynamiques de recolonisation après coupe forestière et la problématique de régénération du pin maritime.
Si les études floristiques et phytosociologiques antérieures ont apporté une contribution importante sur les végétations littorales du nord du Médoc et du sud des Landes, la partie centrale du littoral apparaissait relativement méconnue, ce que la présente étude aura permis de palier. Ainsi, déjà mentionnée par plusieurs auteurs, la présence d’une série du chêne pédonculé sur les dunes boisées d’Aquitaine est corroborée par les données recueillies lors de ce travail. L’étude phytosociologique aura également permis d’individualiser plusieurs groupements jusqu’alors non décrits ou mal décrits. C’est notamment le cas de l’ourlet à Rubia peregrina et Avenella flexuosa dont aucune mention n’est faite dans la littérature ainsi que des fourrés situés entre le nord du Cap-Ferret et le sud de Mimizan.
De nouvelles prospections et des analyses plus poussées, notamment pour les végétations de pelouses annuelles et vivaces, seront néanmoins nécessaires afin de mieux connaître les végétations qui s'expriment au niveau des dunes boisées du massif dunaire aquitain. Les recherches sur la présence d'un climax non forestier dans cette partie des dunes devront également être poursuivies. Suite à cette étude, plusieurs pistes de recherche visant à mieux cerner les problèmes de régénération du pin sont également mises en avant.
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