La Stratégie en faveur de la biodiversité en Nouvelle-Aquitaine adoptée le 18 décembre 2017 par le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine vise à « mener une action volontariste pour la biodiversité » à travers notamment la « préservation des espaces naturels remarquables ».
En déclinaison de cette stratégie, la feuille de route de la transition environnementale et climatique Neoterra, adoptée par le Conseil régional le 9 juillet 2019, vise notamment le classement de 25 nouvelles réserves naturelles régionales d'ici 2030 et le doublement des terrains acquis par le Conservatoire des Espaces Naturels.
Ces objectifs régionaux rejoignent les objectifs nationaux fixés par la Stratégie nationale pour les Aires Protégées 2030 publiée par le ministère de la Transition écologique et solidaire en janvier 2021, visant notamment que « 10% du territoire national et des eaux sous juridiction ou souveraineté seront couverts par des zones de protection forte qui seront effectivement gérées en 2030 ».
La traduction opérationnelle de ces orientations implique d’identifier au préalable les zones de concentration d’enjeux de biodiversité non couvertes par des zonages d’espaces protégés, sur la base d’une analyse globale et systématique des enjeux.
Ce contexte a conduit la Région Nouvelle-Aquitaine et la DREAL à confier à la Ligue de protection des oiseaux (LPO) et aux Conservatoires botaniques nationaux (CBN Sud-Atlantique en coordination avec le CBN du Massif central et le CBN des Pyrénées) la mise en oeuvre d'un programme de « cartographie des hot spots de biodiversité et lacunes de protection en Nouvelle-Aquitaine ».
Pour répondre à ces deux objectifs, le programme « Hotspots de biodiversité en Nouvelle-Aquitaine » propose de localiser et caractériser les secteurs de concentration d’enjeux de biodiversité à l’échelle régionale dans le but d’orienter l’action pour la préservation des espaces naturels terrestres remarquables.
Le présent programme poursuit ainsi 2 finalités :
- localiser et caractériser les secteurs de concentration d’enjeux de biodiversité à l’échelle régionale, nommés « points chauds » ou « hot spots » de biodiversité ;
- identifier les secteurs à enjeux non couverts par des zonages d’espaces protégées, afin d’orienter in fine les actions pour la préservation des espaces remarquables concernés.
Pour identifier ces hotspots, la méthode mise en œuvre s’est appuyée sur les données d’observation collectées par les naturalistes régionaux. Ce sont ainsi un peu plus de 14 millions de données faune et flore qui ont été mises en commun pour ce programme, grâce à la mobilisation d'une grande partie des associations naturalistes du territoire régional : Charente Nature, Cistude Nature, Deux-Sèvres Nature Environnement, Groupe Chiroptères Aquitaine, Groupe Mammologique et Herpétologique du Limousin, Groupe Ornithologique des Deux-Sèvres, Nature Environnement 17, Société Entomologique du Limousin, Société Limousine d'Odonatologie et Vienne Nature.
Ce socle important de connaissances a ensuite été assemblé pour produire des cartes de répartition de plusieurs milliers d'espèces de faune et de flore. Pour cela, les données de terrain ont été complétées par des modèles statistiques qui cherchent à en améliorer la complétude et l’homogénéité, dans l’objectif de se rapprocher au maximum de la réalité des aires de répartition des espèces présentes sur le territoire régional.
Dans un second temps, ce catalogue de cartes de répartition, produites pour 2 741 espèces, a été agrégé en utilisant des algorithmes de priorisation spatiale et en hiérarchisant les enjeux associés à chaque espèce au travers d’une échelle de bioévaluation. La méthode mise en place a ainsi permis de produire des cartes de synthèse pour les enjeux de biodiversité à l’échelle de la Nouvelle-Aquitaine. Ces cartes constituent en elles-mêmes un premier outil d’aide à la décision.