Dans le cadre des mesures d'accompagnement faisant suite à l'impact de populations d'Odontites jaubertianus (espèce protégée au niveau national) par la construction de la Ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique, le CBN Sud-Atlantique a mené une étude de 2019 à 2021 visant à préciser l’aire de répartition et l'écologie de l’Odontite de Jaubert dans 4 départements de Nouvelle-Aquitaine : Charente, Charente-Maritime, Gironde et Vienne.
Cette étude a notamment permis de montrer la forte méconnaissance de la répartition réelle du taxon en Poitou-Charentes où il s’avère moins rare qu’escompté ; en effet, 126 nouvelles stations d’Odontite de Jaubert ont été découvertes, soit 48% des stations connues. En revanche sa grande rareté est confirmée en Gironde.
Au total, 263 stations d’Odontite de Jaubert ont été identifiées en Charente (97), en Charente-Maritime (107), en Gironde (7) et en Vienne (52).
Une certaine raréfaction est cependant à souligner sur l’ensemble de l’aire d’étude où plus d’un tiers des stations recherchées (34%) n’ont pas été retrouvées.
L’actualisation des stations déjà connues et la description de nouvelles ont permis de fournir un ordre de grandeur des effectifs présents et de leur distribution. Les stations ont été hiérarchisées, avec la définition de priorités de conservation pour chaque station.
Il apparait que les stations à très forts effectifs (excédant le millier de pieds) d’Odontite de Jaubert sont rares et très dispersées sur le territoire régional, la plupart des stations ne comptant que quelques dizaines ou centaines de pieds. Ces stations à effectifs importants sont donc à sauvegarder autant que possible.
L’étude phytosociologique réalisée lors de ces deux années a contribué à préciser l’écologie de l’Odontite de Jaubert en indiquant que l’espèce affectionne tout particulièrement les milieux ouverts primaires, notamment les pelouses mésoxérophiles à xérophiles (54 %), et également les milieux ouverts secondaires tels que les jachères post-culturales (10 %), bien qu’elle puisse se maintenir sur de petites zones présentant un faciès de rajeunissement au sein des pelouses ourlifiées (24 %).
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