Dans le cadre des mesures d'accompagnement faisant suite à l'impact de populations de Piment royal (Myrica gale L., 1753), espèce protégée en Poitou-Charentes, par la construction de la Ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique, le CBN Sud-Atlantique a mené une étude en 2021 visant à préciser l’aire de répartition, l'état des populations et l'écologie du Piment royal en Charente et Charente-Maritime.
Cette étude a notamment permis de vérifier si l’espèce était toujours présente dans ses stations non actualisées depuis plusieurs années. Ainsi une certaine raréfaction du taxon a été observée avec près d’un tiers des stations recherchées non retrouvées (soit 22 stations). Toutefois, 15 nouvelles stations ont pu être découvertes au cours de l’étude, indiquant une possible méconnaissance de la répartition réelle du taxon dans la Double saintongeaise.
Au total, 96 stations de Piment royal sont identifiées dans les Charentes. Le taxon apparait nettement plus fréquent dans les landes de Montendre, secteur le mieux conservé de la Double saintongeaise. Le Piment royal est plus rare dans la partie est de cette région naturelle.
L’actualisation des stations déjà connues et la description de nouvelles ont permis de fournir un ordre de grandeur des effectifs présents et de leur distribution. Les stations ont été hiérarchisées, avec la définition de priorités de conservation pour chaque station.
Il apparait que les effectifs de Piment royal sont très variables d’une station à l’autre, les stations avec d’importants effectifs (plusieurs milliers de pieds) étant peu fréquentes et à conserver en priorité.
En Charente et Charente-Maritime, un nombre conséquent de stations sont pérennisées grâce aux politiques publiques de protection de l’environnement (Natura 2000, sites CEN), certaines stations souffrent toutefois d’un manque de gestion des landes et jeunes fourrés à Piment royal qui ont tendance à se refermer, colonisés notamment par des saules. Les menaces principales pesant sur le Piment royal en Poitou-Charentes se trouvent être la fermeture du milieu et l’enrésinement, cause de l’assèchement ou de la disparition de nombreuses zones humides tourbeuses.
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