L’Inule de Vaillant (Inula helvetica) est une grande Astéracée que l’on rencontre dans les roselières peu denses, prairies à Molinie, mégaphorbiaies et ripisylves des cours d’eau plutôt basiques des Alpes et plus rarement dans le Jura et dans la vallée du Rhône.
Outre cette répartition continentale, on connait un isolat très atypique de cette espèce en Charente où une unique population se maintient dans le nord-ouest du département sur le bassin versant de l’Aume, un affluent de la Charente, entre Oradour et Saint-Fraigne.
Autrefois connue aux abords d’Angoulême, le long des vallées de la Charreau et de l’Anguienne, l’Inule de Vaillant n’y a pas été revue depuis 1922, malgré de nombreuses prospections sur ce secteur prisé des naturalistes dont plusieurs campagnes de recherches spécifiques.
Lors de prospections menées dans le cadre de l’Inventaire systématique de la flore du département de la Charente mené par le Conservatoire botanique, une nouvelle station d’Inule de Vaillant a été observée sur une tête de bassin de la vallée du Né dans un secteur où l’espèce n’a jamais été observée (Montmorélien). Cette population constitue donc la 2ème station actuellement connue en Nouvelle-Aquitaine.
Cette découverte d’environ 300 tiges est une excellente nouvelle pour cette espèce fortement menacée dans notre région : l'espèce est en effet cotée en danger critique d’extinction sur la liste rouge de la flore vasculaire de Poitou-Charentes et protégée réglementairement.
Des actions visant à préserver cette nouvelle population vont être engagées par le CBN Sud-Atlantique dès cet hiver (information des propriétaires, des organismes gestionnaires d’espaces naturels, récolte de semences). En effet le temps presse pour cette population encerclée par des plantations de résineux dont l’entretien et l’exploitation peuvent fortement impacter les milieux naturels attenants (déplacement des engins, broyage des abords, dépôts de branchages, acidification).